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Embaucher des conducteurs débutants : les pratiques exemplaires pour réussir

Embaucher des apprentis provenant de centres de formation de transport routier... ça peut être bon ou mauvais. Certains centres de formation favorisent la réussite des camionneurs, tandis que d’autres ne le font pas vraiment. Heureusement, créer un flux constant de candidats à l’emploi qualifiés provenant d’un centre de formation (ce que les anglophones appellent CDL school) n’a pas besoin d’être aussi difficile qu’il le semble. Nous nous sommes récemment entretenus avec Rolf VanderZwaag, président chez Techni-Com, et éditeur d’un grand nombre de manuels de formation et de référence sur les normes de l’industrie, pour savoir ce qu’il pensait que les flottes devraient faire lorsqu’elles recrutent d’un centre de formation.

Dans cet article, nous nous pencherons sur :

L’état de la réglementation sur la formation des camionneurs débutants aux États-Unis et au Canada

Les exigences pour les nouveaux camionneurs qui souhaitent obtenir leur permis de véhicule lourd varient considérablement selon l’endroit où ils se trouvent. Aux États-Unis, la FMCSA établit les exigences de base auxquelles les camionneurs débutants doivent répondre pour réussir sa formation pour les conducteurs débutants (ELDT). La réglementation sur la ELDT précise les matières que les centres de formation doivent enseigner aux conducteurs pour obtenir leur permis. Chaque état ou municipalité peut avoir sa propre réglementation à laquelle les conducteurs débutants doivent répondre, en plus de ce qui est exigé par la ELDT.

Au Canada, les centres de formation dans la plupart des provinces doivent suivre des exigences de base, établies par la formation obligatoire pour débutants ou MELT. Le programme MELT fournit une liste d’exigences de formation en classe et sur la route que les centres de formation doivent inclure dans leur propre programme. La plus grande différence entre la réglementation au Canada et celle aux États-Unis se rapporte aux exigences temporelles. En vertu du MELT, le programme établit un nombre minimal d’heures que les conducteurs doivent suivre pour chaque matière en vue d’obtenir leur permis. Le programme ELDT n’a aucune exigence en matière d’heures de formation.

Le problème avec la réglementation sur les camionneurs débutants et les centres de formation

Selon M. VanderZwaag, le problème avec la réglementation actuelle c’est que les exigences couvrent seulement les éléments de base pour tous les postes de camionnage; il y a donc souvent des sujets manquants, mais que les conducteurs doivent apprendre, selon le poste qu’ils souhaitent occuper une fois qu’ils obtiennent leur permis. Par exemple, un centre de formation qui enseigne seulement le strict minimum sur un sujet, tel qu’il est exigé par la réglementation, risque de mettre en péril la carrière d’un chauffeur qui recherche un emploi spécialisé, comme conduire une bétonnière. Il y a aussi très peu de surveillance de la part des corps dirigeants sur la façon dont les centres de formation dispensent leurs programmes. Pour cette raison, la qualité des centres de formation varie considérablement. Ces derniers constituent un pont entre le camionneur et sa carrière. Certains préparent beaucoup mieux les conducteurs pour l’industrie, tandis que d’autres se concentrent à accumuler les droits de scolarité. Lorsqu’on recrute de centres de formation, il est important de savoir lesquels produisent des camionneurs qualifiés et lesquels échouent.

Les éléments que les flottes devraient surveiller lorsqu’elles recrutent des débutants

Puisque la qualité de l’éducation et des compétences enseignées varient autant selon l’école qu’a fréquentée un conducteur débutant, en qualité d’entreprise, il est important de faire des recherches sur les centres de formation dans la région où vous souhaitez recruter. Voici ce que M. VanderZwaag recommande de vérifier :

Recruter des camionneurs de grands centres de formation par rapport à de petits centres

En général, les centres de formation plus grands offrent davantage de programmes spécialisés, qui desservent les différents secteurs de l’industrie du transport routier, que les plus petits centres. M. VanderZwaag indique qu’ils sont souvent plus stables, du point de vue financier, ce qui leur permet de sélectionner des candidats mieux qualifiés pour leurs programmes, surtout s’ils ont bonne réputation, puisqu’ils peuvent se permettre de refuser les piètres candidats. Les écoles plus importantes sont plus susceptibles de mieux évaluer les compétences des conducteurs au cours du programme, et de leur suggérer certaines vocations une fois qu’ils ont reçu leur diplôme.

Les plus petites écoles de formation, ou celles qui sont récentes et pas encore établies sont limitées dans leur offre de programmes et autres avantages. Selon M. VanderZwaag, ces écoles sont souvent plus abordables, par contre, cela peut entraîner la réalisation que « la qualité a son prix ». Puisque l’école en question a des ressources limitées, on n’enseigne aux conducteurs que les compétences de base pour passer l’examen, mais on ne leur apprend pas tout ce qu’ils ont besoin de savoir pour réussir dans leur carrière.

Ceci étant dit, il faut mentionner que certains petits centres produisent des diplômés hautement qualifiés. Beaucoup d’entre eux se spécialisent dans une vocation en particulier, plutôt que de tenter de couvrir tous les secteurs de l’industrie.

Certains transporteurs importants décident de fournir eux-mêmes la formation des apprentis, afin de simplifier les processus d’éducation des nouveaux conducteurs et le début de leur carrière dans cette entreprise. Grâce à cette approche, l’entreprise de camionnage jouit d’une grande autonomie dans le cadre des matières enseignées, adaptées aux compétences nécessaires pour réussir chez elle. Cela donne aussi plus de temps aux apprentis pour apprendre la culture de l’entreprise, et pour mener à bien la transition d’étudiants à employés. Le programme de formation est souvent entièrement payé par l’entreprise de camionnage, à titre d’incitatif pour embaucher ces conducteurs au sein de sa flotte.

Bâtir des relations avec les centres de formation locaux

Trouver des conducteurs qualifiés, qui ont récemment obtenu leur permis de conduire pour camion lourd, ce n'est pas toujours comme trouver une aiguille dans une botte de foin. Une entreprise peut faire plusieurs choses pour créer un flux constant de conducteurs bien formés, à la recherche de leur premier emploi dans le camionnage. Les transporteurs et les centres de formation tirent parti d’une collaboration. D’ailleurs, Rolf a mentionné qu’il y va de l’intérêt des centres de formation de s’associer au plus grand nombre d’entreprises de camionnage possible, et vice-versa. Voici pourquoi...

Pour les flottes :

Pour les centres de formation :

Lorsqu’un transporteur établit un partenariat avec une école, et passe en revue ses programmes d’enseignement et l’horaire de la formation, il ne doit pas s’arrêter sur le nombre total d’heures du programme. Certaines personnes pourraient croire que plus un programme compte d’heures, mieux c’est. Mais ce n’est pas nécessairement vrai. M. VanderZwaag suggère de se pencher sur la qualité des travaux de cours et de la formation en tant que telle. Souvent, les centres de formation incluent le temps qu’un apprenti passe dans un camion, mais pas comme conducteur, le temps qu’il faut pour suivre des cours en ligne, ainsi que d’autres tâches. Un étudiant assis dans le fond de la cabine pendant plusieurs heures alors qu’un autre conduit n’apprend pas grand-chose.

Travailler avec votre assureur pour identifier les meilleurs centres de formation

Afin de mieux identifier les centres de formation avec lesquels vous devriez collaborer, M. VanderZwaag suggère d’en parler avec votre assureur pour connaître son avis sur les écoles dans votre région. Les centres de formation ont aussi besoin d’assurances, et votre agent est probablement au courant de ceux qui offrent de bons programmes, et ceux qui sont à éviter. Certaines compagnies d’assurances ont même une « liste » des meilleurs centres de formation dans votre région, alors ça vaut la peine d’en discuter avec elles pour savoir qui en fait partie.

Comment évaluer l’efficacité d’un programme de formation et des instructeurs

Les centres de formation qui offrent les meilleurs programmes sont ceux qui ont la volonté de progresser, de rester à jour dans une industrie en constante évolution, et acceptent la rétroaction de la part de partenaires d’industrie sur leurs points à améliorer. Ces écoles devraient offrir une variété de programmes pour répondre à diverses vocations ou se spécialiser auprès de conducteurs qui entrent dans un secteur précis de l’industrie.

Selon M. VanderZwaag, les meilleurs instructeurs sont ceux et celles qui possèdent un grand nombre d’années d’expérience au volant d’un camion lourd, et non que le strict minimum de trois ans. Ces personnes devraient avoir l’ouverture d’esprit nécessaire pour adapter leurs méthodes d’enseignement afin de mieux éduquer les conducteurs, et de toujours être au courant des modifications à la réglementation et aux tendances de l’industrie. Ils devraient faire ce métier pour les bonnes raisons, c’est-à-dire pour aider la relève de chauffeurs à se préparer pour une carrière dans le camionnage et être disponibles pour travailler individuellement.

En fin de compte, la seule façon d’évaluer le degré de préparation des diplômés de ces centres, c’est lors d’un examen routier. Pour un regard plus approfondi sur l’embauche d’apprentis, écoutez notre discussion dans le cadre du webinaire de CarriersEdge (en anglais).